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La scène punk en Mayenne (1976–2016)

Cette trente-troisième journée d’étude en partenariat avec le 6PAR4 et Mayenne Culture s’inscrit dans le cadre du projet de recherche PIND (Punk is not dead, une histoire de la scène punk en France, 1976–2016), soutenu par le CESR, THALIM et la DRAC Île-de-France.

Dès 1976, le punk est en France un phénomène total. La montée de sève qui propulse sur scène des groupes à peine formés et déjà célèbres à l’échelle de leur quartier, de leur ville ou de leur région montre combien le mouvement ne se limite pas à un phénomène parisien, même si la capitale constitue un centre de gravité qui attire ou, au contraire, qui suscite méfiance et défiance. Dans les années 1970, le punk à Laval c’est d’abord quarante gamins arborant épingles à nourrices et spikes sur cheveux verts, coincés entre pavillons et tours au cœur du quartier Saint-Nicolas, et les premiers groupes – Génocide, Détritus – qui réinventent une manière de sonner punk, avant d’envahir les locaux de Radio-Mayenne pour vibrer aux fulgurances de l’émission « Whasa Whasa ». C’est ensuite l’ébauche d’une scène qui se structure dans les années 1980 autour du disquaire indépendant Mélody, lieu de rencontre lavallois ouvert sur les contrées rennaises et mancelles, puis le festival de La Rouaudière qui mobilise les groupes locaux à l’image de Réseau d’Ombres. C’est enfin l’ère des projets et des structures punk. En 1992, David Tessier et Patrick Levanier fondent l’école Créazik, qui permet à un nombre important d’acteurs de la scène actuelle d’apprendre le « métier punk ». Sous l’impulsion de ses élèves, une scène s’organise autour de projets menés jusqu’à la côte bretonne, avant de résonner à l’international. Birds In Row qui signe en 2012 avec le label américain Deathwish, l’un des plus célèbres de la scène hardcore, est emblématique de cette dynamique, tout comme le projet porté par Amaury Sauvé pour construire un studio familial d’enregistrement entièrement DIY, devenu The Apiary, prisé par la sphère punk au niveau national et bien au-delà des frontières. Reconnue aujourd’hui pour ses initiatives inédites de rencontres intergénérationnelles mais également institutionnelles dans le développement des pratiques amateurs et professionnelles, la scène punk de Laval réinterroge fortement l’image traditionnelle du punk réduite aux formes de marginalités et de radicalités.

Cette journée d’étude consacrée à l’histoire du punk en Mayenne s’intéressera donc à la singularité de la scène lavalloise, aux jalons historiques qui marquent ses développements. Elle éclairera les réseaux et tensions qui définissent ses ancrages locaux et régionaux, entre Rennes et Le Mans, elle questionnera son identité au cœur du punk national et international.

 


 

Le programme détaillé

10h00–10h15 - OUVERTURE

10h15–10h45 - PRÉSENTATION DU PROJET PIND
Luc Robène
Solveig Serre

10h45–11h45
Antoine Rigal : du DIY au graphisme : parcours d’un keupon devenu artiste punk
Quentin Sauvé : En solo, je peux jouer où je veux, quand je veux

12h–13h - UNE SCÈNE PUNK CONNECTÉE
Table ronde avec :
Antoine Rigal
Laurent (Mass Murderers)
Loran (Les Ramoneurs de Menhirs)

14h–15h30
Léo Bouflet - Organiser des concerts sans endroit pour les faire : le quotidien d’une orga’ punk lavalloise
David Tessier - L’école Créazik : création d’une pédagogie DIY
Amaury Sauvé - « Enregistrer du bruit agréable à écouter » : de la débrouille au studio The Apiary

15h45–16h30
VOTO Punk fan club épisode 6
Romain Parejo

16h30–17h30 - APPRENTISSAGES PUNK
Table ronde avec :
David Tessier (Créazik)
Amaury Sauvé (The Apiary)
Léo Bouflet (Le Party Teuf)
Quentin Sauvé (Birds in Row)
Bart Balboa (Birds in Row)

17h30–18h
Entretien :
Bart Balboa 
Manuel Roux

20h30 - 01h - Concert au 6PAR4 : Birds In Row + The Headcases